Nautisme – Sortie kitesurf du 15/11/2014

Samedi 15 novembre 2014, alerte orange météo sur le var. De la pluie, du vent et des orages.

Départ de Cannes, les yeux des plus jeunes ont encore du mal à ne pas se fermer. On sent un peu de défiance et de mépris de leur part. Partir si tôt, dans le froid et l’humidité pour se jeter à l’eau ? Qui a eu cette idée de génie ? Personne ne se dénonce, mais une chose est sûre cette journée s’annonce inoubliable.

Le rendez-vous fût donné, la veille à 18h, au port de Carqueiranne pour une journée d’initiation au Kite-Surf. Arrivée sur place, de la pluie, du vent et quoi d’autre ? Ah oui de la pluie ! Le point de départ est changé (trop de vent pour des débutants), de la plage de l’Almanarre nous partons pour celle, plus abritée, de la Madrague.

Thierry, notre moniteur, est inquiet et, sous le déluge, scrute le ciel. Le départ ne se fera pas avant midi, trop dangereux avec les orages.

L’accalmie étant enfin arrivée, et malgré les récriminations de certains, nous entamons notre collations avant l’aventure. Puis c’est le début de la formation théorique par l’histoire de ce sport. Le soleil se faisant encore rare et la pluie de plus en plus insistante, un concours s’improvise : se déshabiller et enfiler une combinaison néoprène le plus rapidement possible (l’orage gronde sur Toulon). Enfin équipés, la formation (les badauds se questionnent tout de même sur la présence de cinq énergumènes « néoprènisés » sur le trottoir et sous la pluie battante) et l’embarquement sur le zodiac du moniteur s’enchainent.

Enfin un peu de soleil ! On se réchauffe ! Mais plus de vent, zéro nœud…la déception peut se lire sur tous les visages. Alors nous scrutons le ciel en se racontant nos expériences. On rigole un peu pour oublier l’incongruité de la situation. Et entre deux passages de flamand rose, ce que l’on voit au loin n’est pas de nature à rassurer les plus optimistes d’entre nous : un gros ciel noir, un grain. Et nous voilà une fois de plus sous la pluie. On grelotte, comment s’abriter sur un zodiac ? Il est hors de question de rebrousser chemin ! Las, devant notre courage et notre obstination, la pluie cesse enfin, laissant derrière elle une petite risée encourageante. Au loin, les voiles commencent à flotter.

Thierry nous jette alors à l’eau avec un voile de 12m2, pour nous apprendre à faire des huit pour le décollage. Les plus jeunes excellent, les anciens moins. Il faut dire qu’avec force 1 ce n’est pas très facile. Mais rapidement le vent forcit, et les premiers décollages se font sévères. C’est le moment où les choses deviennent sérieuses, et l’apprentissage ludique. De 12m2 la voile passe à 11 puis 9. A force 5/6, les décollages deviennent plus réguliers et les atterrissages plus comiques. La sensation de flotter, de voler se fait prégnante. Serions-nous devenus des exocets ? Ces poissons qui ne savent pas si ils nagent ou volent ?

Désormais, la banane est présente sur tous les visages, même ceux des plus réticents au départ. Déjà le soleil se couche, et après quelques run, sans planches, la session d’apprentissage se termine. Chacun a appris, grâce aux conseils et à l’expérience de Thierry, à faire décoller l’aile et à la maitriser, avec plus ou moins de réussite mais toujours avec beaucoup de plaisir. Retour à Hyères, avec dans toutes les têtes l’envie d’y revenir. Déjà une date est avancée : le 13 décembre en espérant que l’alerte météo ne soit pas rouge.

Par Laurent PUJOL